Déjà fort de plusieurs épisodes, la licence Saints Row peinait de plus en plus à combler le cœur des joueurs. Quant alors fut annoncé que la saga repartait de zéro via un nouveau reboot tout beau tout neuf, la hype est rapidement montée. Un pari plutôt réussi de la part des développeurs, même s’il faut bien avouer que certains travers persistent encore.


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !


Scénario

Trop de WTF, on recentre le propos !

Si vous êtes connaisseur de la licence, vous vous demandez probablement de quoi va parler cet opus. Il faut dire que le dernier épisode laissait peu de place à une éventuelle suite… En effet, voulant trop jouer sur le ton décalé de la parodie qui part dans tous les sens, le dernier opus nous laissait avec des héros ayant fait exploser la Terre et devant lutter contre des hordes d’aliens… Mouais…

Le choix du reboot n’est donc pas tout à fait du luxe, puisque je voyais mal comment le studio pouvait redémarrer un propos à la suite d’une fin aussi loufoque. Mais nous y sommes. Si le titre continue toujours de jouer sur ce ton décalé et parodie les codes du JV et du cinéma sans vergogne, il a eu le bon ton de recadrer son propos sur ce qui a fait son succès d’alors : les magouilles de gangs !

Pour cela, le titre propose un nouveau terrain de jeu, Santo Ileso, que notre avatar fraîchement créé à l’aide d’un éditeur étonnamment bien fichu et assez poussé va pouvoir parcourir pour en découvrir tous les secrets.

Notre avatar, disais-je, vit une vie plus ou moins tranquille en compagnie de ses colocs. À la différence toutefois que nous voulons de la fame, de la Youtube-money et du pouvoir, ce qui implique obligatoirement devenir le plus grand gangster de la ville (on s’ennuie vite, les dimanches). Et pour cela, il va falloir grimper les échelons et dégager les rivaux potentiels qui sont déjà en place.

Vous l’avez compris, le scénario est clairement un prétexte pour lancer le joueur en plein dans le jeu et ce n’est clairement pas ce que vous devriez rechercher en premier dans Saints Row. En revanche, l’humour noir bien salé et certains plans parodiques sont assez bien placés pour quand même nous en mettre plein la vue. A contrario, beaucoup pourront penser que le jeu prend trop de liberté avec des blagues trop lourdingues et mal amenées, ce qui est souvent vrai, pour ne rien vous cacher.

D’autant que, comparé aux épisodes précédents, il n’y a pas réellement de personnage marquant (hormis notre avatar, si vous avez prit le temps de le peaufiner dans l’éditeur et que vous vous êtes attaché à lui). Il faut donc savoir où vous mettez les pieds : Saints Row se « joue », il ne se « double lecture » ou « message caché » pas !

Mécaniques

On tire d’abord, on discute après !

Généralement, on craque pour un Saints Row pour, justement, les mécaniques de jeu qu’il propose. Si son concurrent direct, GTA, prend de plus en plus un parti plutôt « réaliste », alors Saints Row s’est quelque peu distingué en prenant l’opposé, c’est-à-dire un gameplay beaucoup plus arcade.

Et c’est là que, je pense, se distingueront deux écoles. Car pour être tout à fait honnête, ce reboot ne réinvente pas la roue (en même temps,c e n’est pas ce qu’on lui demande). J’ai quand même eu à de nombreuses reprises l’impression d’être resté bloqué sur Saints Row 3 et 4.

Nous sommes ici dans un TPS plutôt classique qui propose des mécaniques on ne peut plus classique. Pas de système de couverture, des vagues d’ennemis à rallonge et un manque de variété font que le jeu, sur ses phases de shoot, peut se montrer répétitif sur le long terme. Certes, le jeu tente de casser plusieurs fois ce type de linéarité, mais n’y parvient pas réellement.

C’est lorsque ce genre de lassitude commence à se faire ressentir qu’il faut alors basculer sur des activités annexes pour sortir un peu du bourrinage des phases de tir pour passer sur du bourrinage de bagnoles (ou autre, vous avez saisi).

Toutefois, ne restons pas négatifs, car il y a des nouveautés qui restent appréciable. On peut améliorer le boss avec des compétences supplémentaires, prendre son pied à dénicher les véhicules les plus craqués et les plus originaux et (comme d’hab) tout faire péter lors des missions principales et/ou annexes.

Mais clairement, le fait de devoir bâtir son réseau mafieux, monter des commerces et des trafics parallèles sont clairement un des ajouts les plus agréables.

Si je pensais tout d’abord cette fonctionnalité un peu « gadget », je dois bien admettre avoir été surpris par ce que propose le studio sur la gestion de son entreprise criminelle (bon, c’est pas « Civilization » non plus, ne vous attendez pas à quelque chose de pointu). Les entreprises que vous montez correspondent à des secteurs de métiers (ambulances, nettoyage, transport, etc.) et vous devez les aider à grossir économiquement pour vous faire un réseau, une réputation et commencer à faire peur aux gangs rivaux.

Pour cela, il faut réaliser des missions frauduleuses (comme la série nous y avait déjà habitué) qui sont plus ou moins réussies. L’objectif étant, à terme, de posséder toute la map et de devenir, littéralement, le « boss ».

Pour le reste, les activités annexes, les trésors à dénicher et les différentes missions subsidiaires vous feront tenir de longues heures, pour peu que le jeu vous accrocher toujours autant. Il y a de quoi faire et de quoi s’occuper dans Saints Row, et ce n’est pas pour me déplaire, puisque là où j’avais déjà décroché depuis longtemps sur les anciens épisodes (je parvenais de moins en moins à rentrer dans le délire), j’y ai retrouvé ici une petite flamme qui certes n’est pas parfaite, mais qui, je pense, fait beaucoup de bien à la licence.

Direction Artistique

La direction artistique est, de ce que j’ai pu lire çà et là, un des aspects qui a le plus divisé les fans. Trop « cartoon » pour les uns, bon choix pour les autres, cela nous rappelle une fois de plus que tous les goûts sont dans la nature. Pour ma part, c’est un aspect qui ne m’a absolument pas dérangé. En revanche, sur le plan purement « technique », il faut bien avouer que parfois, on a une légère impression que certains aspects du jeu datent un peu.

Sur l’aventure générale, pas de quoi en faire un fromage. Et de toute façon, je doute sincèrement que les fans de la licence se tournaient vers Saints Row pour obtenir une fusée de course en terme de performance.

C’est un choix convaincant, qui colle avec l’aspect « sale gosse » assumé du jeu et qui permet de se détacher graphiquement un peu plus de son homologue Rockstar. Pour résumer, j’en comprends parfaitement le choix et son application.

Conclusion

Saints Row est donc un pari réussi pour le studio. On revient à un côté décalé mais plus maîtrisé, à un ton toujours un peu (trop ?!) lourdingue et à un aspect shooter arcade qui fonctionne très bien. Certes, la formule se traîne encore quelques défauts (une lassitude sur les phases de tir peu variées et une technique un poil en deçà des standards actuels) mais propose de revenir aux sources : des histoires de mafieux. Gérer son empire criminel, flinguer tout ce qui passe et donner au joueur une liberté folle de faire un peu tout et n’importe quoi dans un monde ouvert font de lui un reboot réussi. Si les opus suivants prennent cette même direction tout en peaufinant la recette de base, alors il y a fort à parier que la saga reprenne le devant de la scène.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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