Alors que Dynasty Warriors 9 avait tenté une voie un brin différente de la formule habituelle avec plus ou moins de succès, Koei Tecmo et Omega Forces tentent de réajuster leurs formules avec le traditionnel épisode « Empires » (habitude prise depuis le 4ème opus). Lorgnant plus du côté de la gestion et de la stratégie, se pourrait-il que le studio ait enfin trouvé la recette qui fonctionne ? Que vaut donc Dynasty Warriors 9 Empires ? Verdict !


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 4 fournie par l’éditeur !


Scénario

Toujours les Trois Royaumes !

Fidèle au studio, on ne change pas d’époque ! Comme de coutume, le jeu nous narre les grands événements de Chine durant l’ère des Trois Royaumes. Le jeu nous propose donc d’incarner divers officiers militaire et de se plonger dans les grandes batailles de cette époque. À la différence qu’ici, nous sommes dans un opus « Empires », ce qui implique une mécanique plus stratégique que d’habitude.

Ainsi, notre objectif sera d’annexer les provinces et territoires du pays. Pour ce faire, plusieurs choix s’offrent à nous. Soit l’on peut incarner un Empereur, et donc entamer une conquête en incarnant un grand chef, soit de se mettre dans la peau d’un simple soldat, qu’il est possible de créer via un éditeur de personnage plutôt convaincant.

De batailles en batailles et de choix en choix, vous devrez faire en sorte de mener votre armée à la victoire et de conquérir les différents États.

Si démarrer en contrôlant un chef est plutôt recommandé pour bien comprendre les mécaniques et autres subtilités stratégiques, il est tout aussi agréable de démarrer au bas de l’échelle en tant qu’officier de base, et de gagner la confiance de son empereur petit à petit pour lui suggérer des choix qui seront plus ou moins écoutés. Et si vous êtes fourbe, vous pouvez également trahir votre seigneur pour partir seul de votre côté. Cela donne un certain piment en terme de progression, il faut bien l’avouer.

Vous devrez donc selon vos choix effectuer des objectifs diversifiés. Renforcer un État, en affaiblir un autre, collecter des butins ou encore développer les liens avec vos compagnons (cela pouvant aller jusqu’au mariage et à donner naissance à un enfant qui pourra devenir jouable plus tard). En soi, le suivi du jeu en terme narratif est assez agréable. Je dis cela en comparaison du reste : c’est plutôt sur d’autres aspects que Dynasty Warriors 9 Empires accuse certaines faiblesses.

Mécaniques

Peu de prises de risques !

Si vous êtes amateurs des Musô, vous ne serez absolument pas dépaysés ici. C’est d’autant plus vrai si vous avez, en plus, posés les mains sur le neuvième épisode d’il y a quelques années. Nous troquons ici les grandes zones ouvertes d’avant pour des arènes plus petites et plus restreintes. Le principe est toujours le même : prendre des camps ennemis afin d’affaiblir l’armée adverse et pouvoir lancer un ultime assaut qui mettra l’armée en déroute.

Pour ce faire, on se retrouve jeté au milieu de centaines de soldats, et on constate que le plaisir de faire valdinguer une trentaine de soldats d’un coup d’épée ou de lance est toujours aussi grisant. Plusieurs compétences et techniques s’offrent à nous, ce qui permet d’avoir une panoplie de mouvement et de combos très varié. Celui ou celle qui prendra le temps d’expérimenter et de s’investir prendra alors un malin plaisir à combiner des assauts furieux, ne serait-ce que pour l’esthétisme du beau combat.

Tout dépend de vos préférences en matière de jeu (si vous cherchez une expérience effrénée ou plus « adoucie »), mais personnellement, j’adore ce principe de se battre dans le dur sur le champ de bataille dans un premier temps, avant de faire le bilan, d’effectuer certains choix en terme politique et repartir pour une nouvelle invasion. Ce découpage permet d’avoir des bouffées d’air qui tranchent avec le reste.

D’autant qu’un effort a été fait pour dynamiser un peu plus les batailles, avec l’ajout par exemple des « Plans secrets ». Ces stratégique secrètes permettent de prendre l’avantage lors d’une mission. Pour cela, il faudra soit parvenir à mettre votre propre plan à exécution, soit tenter de découvrir le plan adverse et empêcher sa mise en oeuvre. Cela rajoute un petit stress supplémentaire.

C’est donc cette bonne alternance entre les phases d’actions des champs de bataille et le côté réflexion des campagnes et des décisions politiques qui font tout le sel du jeu. Cela permet d’éviter une redondance inévitable dans ce type de concept, même si, je l’avoue, elle finit par s’installer avec le temps. Pourtant, le titre fait tout pour nous maintenir en haleine, en proposant des campagnes et scenarii variées qui vous demanderont souvent de changer et revoir vos stratégies.

De fait, ce qui a fonctionné avec un héros et une campagne ne fonctionnera pas forcément avec un autre. Cette mécanique-là renouvelle donc l’expérience, et ce qui est sûr, c’est que vous en aurez pour de longues heures. Je concèdes toutefois une chose, c’est que si j’adore ce genre de mécaniques, j’admets que ces jeux sont faits pour plus acharnés que moi. Si c’est votre cas, alors vous passerez un excellent moment devant cet épisode.

Mais avant, il faudra passer outre un défaut de taille…

Direction Artistique

Clairement un des points les plus discutable du jeu. Disons-le franchement, Dynasty Warriors 9 Empires est techniquement en deçà de ce que nous pourrions attendre. L’OST peine à trouver des thèmes forts et certaines zones, notamment de promenade, sont à oublier tant elles sont vides et dépassées (héritage open-world de l’opus précédent), et il est à noter que l’ergonomie des menus n’est pas vraiment des plus optimisée. Sans être illisible, la formule gagnerait tout de même à simplifier encore plus ses sous-menus pour une meilleure prise en main.

Pour le reste, on sent bien que le moteur graphique est le même que le neuvième opus, que certains trouvait déjà en retard à l’époque. Donc aujourd’hui, le constat est le même… Avec quatre ans de plus ! Bon, certes, c’est relatif, et il est vrai que le jeu possède des mécaniques et un système de jeu assez plaisants qui permettent de nous faire passer un bon moment. Mais pour les esthètes, ce sera plutôt une douche froide.

Surtout qu’ici, je vous présente la version Playstation 4. Et de ce que j’en ai vu sur le net, c’est bien pire avec la version Nintendo Switch. Aïe !

Conclusion

Dynasty Warriors 9 Empires est une surprise assez agréable après la déception du dernier opus canonique. Si vous aimez la stratégie politique, les longues campagnes militaires, avec la bonne dose d’action lors des phases critiques, alors vous pouvez vous y attarder sans problème. Alterner entre batailles effrénées et décisions politiques sur plusieurs mois est une bonne formule qui permet une bonne alternance entre action et réflexion. De plus, le contenu est généreux, l’esprit Musô est bien là et ce sont de longues heures de jeu qui vous attendent si vous adhérez au style. Toutefois ! Si le jeu possède des mécaniques plutôt bien huilées qui raviront les fans du genre, il rebutera sans détour les joueurs et joueuses qui ne parviendront pas à passer outre cette technique datée. C’est vraiment dommage, car on sent bien qu’Omega Forces tient là une recette qui fonctionne et qui peut amener à de grandes choses si l’on prend la peine de l’affiner encore un peu plus. Gare donc : à ne pas mettre entre toutes les mains !

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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