Initialement paru en septembre 2019 sur Playstation 4 au japon uniquement, Ys IX Monstrum Nox nous parviens enfin en France. Nous pouvons donc mettre nos petites mains sur ce nouvel opus qui narre les aventures d’Adol Christin en terre de Gllia. Une ambiance quasi-transylvanienne sur fond de malédiction avec une grosse pincée de Prison Break : que penser de cette nouvelle aventure ?


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !


Tous en taule !

Ys IX : Monstrum Nox nous met dans la peau d’Adol Christin, fidèle protagoniste de la licence, accompagné de son acolyte de toujours, Dogi. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas forcément la série, chaque épisode suit cet aventurier qui évolue au sein de son univers. Ainsi, chaque opus peut s’attaquer indépendamment les uns des autres, mais forcément, vous comprendrez beaucoup mieux la plupart des références en ayant fait les anciens épisodes, notamment sur la politique du monde et des pays qui le compose.

« Ce coup-ci » (si je puis dire), c’est en Gllia que se déroule l’aventure nous intéresse ici, et plus précisément dans la ville de Balduq. Ce lieu possède un passé chargé d’histoire, puisqu’elle était réputée (et l’est toujours) pour être une ancienne forteresse-prison. Si le côté forteresse a été abandonné depuis, la prison centrale de la ville est encore en activité.

Depuis quelques mois, la ville est en émoi, puisque des entités très étranges, baptisées Monstrum, arpentent les rues de la ville et font le désarroi des gardes de la cité. Comme vous l’aurez compris par le titre, c’est autour d’eux et de leur historique que le jeu va tourner, en embarquant notre héros qui va devenir, lui aussi, un Monstrum. Toute l’histoire va donc se dérouler dans et autour de Balduq. D’ailleurs, l’élément déclencheur de cette quête sera l’emprisonnement injustifié de notre héros. Dur, dur !

Nous sommes donc en présence d’un J-RPG, et comme beaucoup de ses confrères, il est très bavard. Il va donc falloir aimer lire, car le lore du jeu est complexe et il est facile de louper des informations capitales à sa compréhension. Rassurez-vous pour autant, si un grand pan du jeu est consacré à la lecture, l’autre l’est à la nervosité des joutes qui vient contrebalancer les moments « calmes » de la narration. Tout s’emboîte globalement bien.

De façon générale, on sent le scénario pensé pour séduire un nouveau public. En effet, la licence s’exporte depuis peu et ouvre un peu ses portes. Ce qu’il en ressort, c’est un mélange parfois maladroit entre en dire trop et pas assez pour ne pas faire fuir le nouveau joueur. Ainsi, le VIII prenait le contrepied de décrire très peu l’univers d’Adol. À contrario, le IX prend un peu plus la parole et décrit mieux les tenants et aboutissants politiques qui prennent place dans ce monde.

Le rythme de la narration prend le temps de se mettre en place, pour s’accélérer brutalement en fin de jeu. Cette recette, loin d’être nouvelle, est un modèle classique chez nos amis nippons et se veut simple, mais efficace. En dehors de cela, on prend un réel plaisir à suivre l’histoire et les péripéties des différents personnages. Si tous ne bénéficient pas du même soin en terme d’écriture, certains d’entre eux méritent une attention toute particulière.

La ville-prison comme terrain de jeu !

Si vous connaissez la saga, sachez ici que vous êtes en terrain connu avec ce neuvième épisode. Pour les nouveaux, il faut faire un petit briefing. La saga Ys, d’une manière générale, prône l’action pure et dure. Manette en main, les déplacements sont nerveux, les combats tout autant, et le tout prend une dimension frénétique lorsque l’on se retrouve devant un boss. Ceux-ci sont d’ailleurs nombreux, mais malheureusement pas tous finement réfléchis. Cela donne une impression que les boss sont simplement des sacs à PV prévus pour contrôler votre progression. Ceci-dit, c’est un peu un défaut inhérent à la licence.

Cependant, les différents héros, tous contrôlables individuellement, possèdent tous leurs capacités et aptitudes propres. Ainsi, si contrôler Adol n’est pas plaisant pour vous, il vous est tout à fait possible de choisir un autre personnage avec un autre style de combat. Comme toujours, on apprécie l’intention.

Balduq est une ville assez grande, et vous l’explorerez (avec quelques lieux alentours) quartier par quartier. Pour contrôler votre progression, le jeu invoque la malédiction qui pèse sur vous en tant que Monstrum. Cette malédiction vous « enchaîne » à la ville et fait apparaître diverses barrières magiques qui bloquent votre avancée. Bien entendu, il est possible de les détruire sous conditions et ainsi poursuivre votre quête. On ne va pas se sentir : cela fait quelque peu « grossier ». Mais bon, on s’y habitue très vite et la découpe du jeu ainsi que l’histoire aide à faire passer cette mécanique facile.

Cette malédiction est à l’origine d’un événement qui se répète de façon cyclique dans le jeu : la Nuit de Grimwald (ou juste « la Nuit »). Durant cette fameuse Nuit, le groupe de héros bascule dans un « autre monde » similaire au nôtre et y combat des Larvas : des créatures hostiles. Régulièrement, la Nuit doit être repoussée, car elle menace le monde normal et ses habitants. Durant ces phases, votre objectif est de protéger un cristal Titanite. En plus de « bourriner » et de dézinguer du monstre à la pelle, vous pourrez également vous aider en plaçant de petites fortifications et pièges qui pourront vous aider à freiner les monstres.

Curieusement, je trouvais cette mécanique mieux pensée dans le VIII. Ici, c’est plus gadget qu’autre chose, sauf si vous décidez de jouer en difficulté supérieure.

Pour le reste, l’exploration sera de mise pour trouver divers trésors plus ou moins utile. Et je vous conseille fortement de vous y atteler, puisque explorer : ça paye. Certaines reliques qui apportent des soutiens non négligeable ne sont trouvables qu’en visitant les ruines et autres recoins de la ville. Le jeu vous y encourage en vous notifiant le pourcentage d’exploration de chaque lieu de Balduq. On prend donc un plaisir coupable à vouloir avoir un 100% partout.

Pour faire tout cela, vos capacités de Monstrum ne seront pas de trop. Déblocable au fil de la progression, ces « Dons de Monstrum » rajoutent un sel tout particulier au titre. Un pouvoir vous permettra de vous téléporter sur des corniches, tandis qu’un autre (très jouissif) vous autorisera à marcher sur les murs et autres plans verticaux. Une fois l’habitude prise, explorer devient un plaisir et se veut être très dynamique. En définitive, la technique du jeu se contente de se calquer sur le huitième épisode, en y ajoutant de légères modifications. Dans l’ensemble, le tout fonctionne plutôt bien. Je regrette simplement un level-design des donjons assez basique, malgré une ou deux bonne surprise.

Sans aller jusqu’à dire que le titre manque de finition, il est vrai que l’ensemble du pan technique qui sert les graphismes semble passé de mode. Le côté « manga » est bien retranscrit au niveau des héros et de leurs émotions, mais concernant les bâtiments et autres donjons, le tout fait assez vieillot. Si cela était plus pardonnable sur Ys VIII car les environnements étaient beaucoup plus axés sur des plaines verdoyantes, des forêts mystérieuses et des plages de sable fins, cela est bien différent ici.

En effet, Balduq est gris, sombre et froid. Les donjons, souvent des ruines, sont aussi gris, sombre et plutôt froid. Il n’y a donc que peu de contraste entre les environnements et cela peut vite « frustrer » l’œil. De plus, on sent bien que les quelques plaines placées autour de la ville ne servent qu’à apporter cette touche de fraîcheur, mais cela est clairement insuffisant.

Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant, il est vrai que cet aspect colle bien avec l’aspect carcéral du jeu. J’aurais préféré que la direction artistique, de façon globale, soit mieux combinée au level-design. En l’état, la ville manque d’un charme certain qui fait que Balduq peut malheureusement vite s’oublier.

Toutefois, la bande originale est de qualité et complète bien les différentes actions du titre. Alternant entre douceur, quiétude et thèmes plus « hard rock » des plaines et donjons : le tout fonctionne à merveille. En même temps, détruire du monstre sur du hard-rock, c’est un peu le leitmotiv de la saga Ys.

En définitive, Ys IX : Monstrum Nox reste un titre fidèle à ses codes et se veut comme une très bonne suite. Des combats toujours aussi nerveux, une bande-son de qualité, un plaisir d’exploration au rendez-vous et un scénario captivant : toutes les cases sont cochées pour un excellent titre. Toutefois, je regrette une ville de Balduq moins envoûtante que les panoramas de l’île de Seiren. De plus, la direction artistique, que je trouve moins inspirée, ne vient pas toujours embellir le titre comme elle le devrait. En espérant que le prochain épisode se montre plus inventif et plus intelligent dans on level-design. Pour le reste, Ys IX passionne, intrigue et propose une aventure qui accroche et développe les dessous de l’invasion de l’empire Romun sur les terres de Gllia. On a envie d’en savoir plus, on a envie de se plonger encore plus dans ce lore qui semble donner le tournis et cela : c’est la vraie force du jeu. Si vous désirez tenter l’aventure, je vous conseillerai cependant de commencer d’abord par le VIII. Ainsi, le IX vous ouvrira mieux ses portes et sera peut-être, comme moi, le jeu pivot qui vous fera totalement adhérer à la saga.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

Ecrire un commentaire.