La licence Wonder Boy, bien que datant des années 80, est en train de connaître un second souffle depuis 2017 et le remake d’un des épisodes phares : « The Dragon’s Trap ». Aujourd’hui, c’est un épisode totalement inédit baptisé Monster Boy et le Royaume Maudit (The Cursed Kingdom) que FDG Entertainment nous propose. Au menu, un metroidvania de qualité, une direction artistique à tomber et un gameplay « rétro » qui ravira les nostalgiques comme les nouveaux venus. Let’s go !

C’est dans les vieux pots…

Le titre nous plonge dans la peau de Jin. Tout bascule le jour où son oncle Nabu se met à agir de manière étrange. En effet, le bougre se met à transformer tous les habitants du royaume en animaux. Dans sa folie, il transforme également son neveu, Jin, en cochon. Une seule solution pour arranger la situation : partir à la recherche de différents orbes magiques qui ont le pouvoir de conjurer cette malédiction. Vous l’avez compris, le scénario tient en effet sur un post-it. Toutefois, ce n’est clairement pour son histoire qu’il faut venir chercher Monster Boy et le Royaume Maudit. Non. Son aura et ses qualités se trouvent dans d’autres aspects.

À commencer par la promesse initiale : celle de nous proposer un metroidvania. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce genre, il convient d’en expliquer rapidement les fondamentaux. Il s’agit d’un genre de jeu dont le nom est issu de deux mastodontes de l’époque, Metroid et Castlevania (tous deux des jeux NES parus dans les années 80). Le principe est de proposer un jeu de plateforme qui ne fonctionne pas par niveaux comme pourrait le faire un Mario, mais bien dans un monde où les différentes zones sont interconnectées. Ainsi, le joueur doit fureter çà et là afin de trouver par lui-même le bon chemin à emprunter. La progression ne peut se faire qu’en collectant des objets, armes ou accessoires étoffant la panoplie de mouvements du héros. Le tout se fait donc à coup « d’essais-erreurs », et les allers-retours sont souvent très nombreux.

N’y allons pas par quatre chemins : Monster Boy et le Royaume Maudit coche toutes les cases et le fait d’une très belle manière. Une carte bien structurée, des environnements diversifiées et prenants ainsi que des trésors à foison : la recette est bien là et fait mouche. Arpenter Lupia et ses environs est grisant, l’exploration et la curiosité sont toujours récompensés et le titre se dote d’un solide système RPG qui accentue encore plus son côté « rétro ».

Premier de ces système : la transformation. Le concept du jeu tient au fait que Jin est capable de se transformer en plusieurs animaux. Si le jeu vous fait débuter en cochon, le serpent, la grenouille et d’autres viendront vite s’ajouter au tableau, et chacun d’elle possède une aptitude spéciale. Le cochon, grâce à son flair affûté, peut détecter des choses invisibles à l’œil nu. Le serpent, grâce à sa petite taille, peut se faufiler dans des endroits étroits, et ainsi de suite. Cette mécanique est centrale et absolument toute la map est basé sur ces transformations. Il sera donc crucial de les maîtriser.

Une touche de nostalgie bienvenue !

De plus, le titre nous force même à adopter des comportements qui, pour ma part, étaient perdus depuis un bon moment dans les blockbusters standardisés d’aujourd’hui. Exemple : s’équiper de la bonne paire de bottes, du bon bracelet ou de la bonne armure est crucial. Certaines bottes vous feront marcher sur les nuages, d’autres gèleront l’eau sous vos pieds. Certaines armures vous permettront de plonger dans du poison, d’autres vous permettront de devenir invisible. Il est aussi possible de faire monter votre équipement de niveau pour débloquer de nouveaux atouts.

Bref, gérer son équipement est plus qu’important, et je dois bien avouer que devoir gérer cela moi-même, « à l’ancienne » m’a donné un grand sentiment de satisfaction. J’ai vraiment eu cette sensation d’avoir une manette de Megadrive dans les mains et de jouer à un excellent jeu rétro, mais néanmoins très actuel et moins frustrant en terme de difficulté que The Dragon’s Trap.

Le Royaume Maudit propose une bonne dose de challenge, mais jamais insurmontable : la balance difficulté/satisfaction est très bien gérée.

Comme vous pouvez le constater sur les images d’illustrations, un autre des points du titre est sa direction artistique. Absolument sublime, magnifique et aguicheuse, cette sensation de se mouvoir au sein d’une bande dessinée est grisante. Les animations sont magistrales, les comportements souvent drôles et les décors des divers environnements sont tout aussi gracieux. Ce jeu est beau, point. Et la bande-son est de la même veine. Entraînante, « punchy » et entêtante, elle sait accompagner sans jamais devenir agaçante.

Bon… Ce jeu est parfait alors, c’est ça ? Non, bien entendu. Nous pourrions reprocher certains passages de l’aventure avec une baisse de rythme. Je pense notamment à la recherche des trois reliques, qui fait plus penser à une quête de remplissage faite « à la va-vite » qu’autre chose. Les combats de Boss sont également plutôt inégaux. Si certains d’entre eux sont très inventifs, d’autres ne sont clairement là que pour freiner bêtement et simplement le joueur. Bon, rien de vraiment fâcheux en soi : le titre se laisse déguster avec envie. Côté durée de vie, j’ai fini le jeu en prenant mon temps en presque vingt heures, et vingt-cinq heures en visant le 100%. Il y a donc de quoi faire pour les complétistes.

Monster Boy et le Royaume Maudit est donc un superbe metroidvania, qui a sa place au sein de toutes les ludothèques. Graphiquement sublime, avec des mécaniques de transformations subtiles et efficaces ainsi qu’une vision de l’exploration intelligente : il est clair que cette licence, après son retour en 2017, mérite de poursuivre son bout de chemin sur les consoles actuelles. Merci à FDG Entertainment et Game Atelier de fournir ce type de jeu à l’heure actuelle, qui vient rafraîchir une industrie qui a une légère tendance à se reposer sur ses acquis.


Fiche Technique

Titre : Monster Boy et le Royaume Maudit
Genre : Metroidvania
Date de sortie : 04/12/2018
Plateforme : PS4 – N. Switch – Steam – XOne

Editeur : FDG Entertainment
Développeur : Game Atelier
PEGI : 7 ans
Prix : 39,99€ en moyenne


Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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