Déjà disponible sur PlayStation 4 depuis quelques temps, le « petit frère » de la licence Yakuza a su s’imposer naturellement dans le paysage vidéoludique et trouver ses fans. Sa localisation française, assurément, fut un argument de poids dans sa rencontre avec le succès. Maintenant que les consoles next-gen sont sorties, Judgment emprunte une voie similaire à de nombreux autres titres, à savoir se refaire une petite beauté pour venir fleurir le catalogue de la dernière console de Sony. Est-ce que cela vaut le coût de repasser à la caisse pour profiter des ajouts de cette version ? Verdict !


Cette critique a été réalisée à partir d’une version PlayStation 5 offerte par Koch Media !


Scénario

Justice is coming !

Si vous entrez en contact avec ce titre pour la première fois, il est primordial de savoir où est-ce que vous mettez les pieds. Judgment est, pour ainsi dire, un jeu « spin off » (entendez par là en dehors de la saga principale) des titres Yakuza. Ce sont donc des jeux narratifs, axés sur l’action, avec quelques petites mécaniques issues des jeux de rôle. Judgment reprend quasiment les mêmes codes, mais adaptés à une toute nouvelle histoire. En clair, il est taillé pour séduire le public occidental et faire connaître la formule dans nos contrées.

Nous prenons donc les commandes de Light Takayuki Yagami, ancien avocat à Tokyo, qui s’est reconverti en tant que détective privé après avoir vu sa carrière entachée par une sordide histoire de meurtre. Idéaliste dans sa façon de penser, Yagami tente, au jour le jour, de composer avec un système judiciaire japonais qui ne laisse aucune place à l’acquittement (NDRL : au japon, plus de 99% des personnes jugées sont condamnées).

Vous vous en doutez, très rapidement, notre héros va se trouver aux prises avec des Yakuza, des complots ténébreux et autres assassinats étranges. Si le quartier de Kamurocho ne vous dit rien pour l’instant, vous le connaîtrez comme votre poche à l’issue de l’aventure, pour ses bons et ses mauvais côtés. C’est sombre, c’est du polar, parfois du thriller… Bref, c’est un mélange de genre d’inspiration nippone qui vous attend si vous décidez de craquer pour ce titre.

Pour le reste, le scénario se veut efficace, mais il est à constater que si le jeu se place comme un spin-off, il n’en reste pas moins un Yakuza qui ne dit pas son nom. Si vous ne connaissez pas la licence, vous serez surpris de la qualité de l’écriture, et si vous connaissez déjà, vous parviendrez sûrement à en deviner les codes et enjeux principaux. Rien de neuf sous le soleil, comme on dit. Heureusement, le jeu permet de nombreux à-côtés, comme d’habitude, qui aident à rendre l’aventure plus palpitante. Entre flirt en ville, vols de culottes et bastons de rue, vous aurez de quoi faire…

Mécaniques

Je mets les pieds où je veux… Et c’est souvent dans la gueule !

Car oui, si Yagami est un fin limier pour dénicher des indices, c’est aussi un fin combattant. Les combats, nombreux, font tout le sel du jeu (pour ma part) et proposent quelque chose de très jouissif. Yagami maîtrise plusieurs styles de combat, avec une utilité propre à chaque situation, et vous devrez composer avec pour défaire les adversaires qui se dresseront sur votre chemin. C’est nerveux, dynamique et fluide à la fois. Bien entendu, au fur et à mesure de la progression, les coups se multiplient, les styles changent et les compétences se débloquent. Sur la fin, on se retrouve entre un mix mélangeant du Street of Rage avec du Tigre est Dragon (je pousse un peu mais vous voyez l’idée). Jouissif !

Les combats ne sont pas tout. En effet, et comme évoqué un peu plus haut, vous pourrez également vous divertir dans le quartier de Kamurocho. De nombreuses quêtes vous attendent, dont certaines vraiment très… Loufoques, dirais-je. L’aspect « enquête » est assez bien retranscrit, puisque vous devrez alterner entre diverses séquences de jeux (course-poursuite, analyse d’indices, déductions, etc.). Ces éléments se répètent, certes, mais sont assez espacées pour cacher un peu la boucle de gameplay et donner une sensation de renouvellement.

Pour le reste, il y a vraiment cette sensation d’observer et de vivre « à la japonaise », ce qui séduira les fans de ce genre d’environnements. Outre cela, vous pourrez décorer votre bureau, draguer des partenaires potentielles et réalisez divers mini-jeux qui renforcent encore plus cette sensation de vivre une vie de quartier.

La version PlayStation 5 apporte avec elle une amélioration technique. Bon, ne sautons pas au plafond, ce n’est pas non plus la panacée. Oui, nous avons du 60 images/seconde (et ça fait plaisir pour les combats), et nous avons un gain graphique, mais très léger. En tout cas, rien qui ne justifie vraiment un deuxième achat si vous avez déjà la version PS4. En revanche, si vous voulez découvrir cette série sur votre console toute neuve, là, vous pouvez y aller les yeux fermés, vous en aurez pour votre argent (surtout que le titre est vendu au prix réduit de 40€).

Par contre, un point négatif qui m’a sauté aux yeux directement, c’est que beaucoup d’autres titres PS4 proposent aux consommateurs une « mise à niveau » gratuite permettant de jouer sur PS5 avec tout le confort nécessaire. Il est regrettable que cela ne soit pas le cas avec Judgment. Ainsi, si vous avez déjà le jeu sur PS4 et que vous souhaitez tester cette nouvelle version, il faudra impérativement repasser à la caisse. Triste !

Direction Artistique

La direction artistique du titre est de qualité. Le studio nous propose ici un univers contemporain nippon et parvient à retranscrire fidèlement les rues de ce quartier fictif qu’est Kamurocho. Le code couleur tourne autour des couleurs froides (gris, noir, bleu) et se veut plutôt terne, mais cela ne renforce que mieux l’aspect polar que tente d’instaurer le jeu. C’est du bon boulot, on s’y croit, et on prend plaisir à déambuler dans ces rues pleines de vie.

La bande-son va dans ce sens et propose des pistes tantôt rythmées, (hard)rock pour les joutes, tantôt intimistes au piano pour des séquences dramatiques. C’est quasiment toujours un sans faute et le tout renforce l’immersion du joueur au fil des chapitres. En gros : c’est propre !

Conclusion

Judgment fait « demi peau-neuve » avec cette version plutôt… Classique ! Le gain des 60 images/seconde renforce la fluidité des joutes et rend le tout plus « naturel », mais il n’en reste pas moins que cette mouture tend à se survendre légèrement. Pour être tout à fait sincère, il faut la prendre pour ce qu’elle est : une version améliorée à 40€. Pour ainsi dire, il ne faut en attendre la lune. Ca, c’est pour celles et ceux qui connaissent déjà le jeu. Pour les autres, une chose est sûre, c’est que si vous désirez connaître ce titre qui possèdent de grandes qualités, une écriture soignée, un gameplay efficace typé action et une aura qui incite à l’immersion, alors cette version PS5 est un graal à petit prix que vous ne devez pas laisser filer.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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