Licence inconnue du grand public, Soul Hackers 2 a surpris son monde lors de son annonce. Découlement de la franchise Shin Megami Tensei (SMT pour les intimes) qui a également inspiré les Persona, ce J-RPG futuriste en reprend les codes et les ficelles. De quoi ravir les fans qui connaissent déjà ces productions Atlus, mais aussi séduire les nouveaux venus qui cherchent un J-RPG atypique !


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !


Scénario

Soul Hackers 2 : la Big Data à son paroxysme !

Dans Soul Hackers 2, nous y sommes : le « tur-fu » est là ! Depuis de nombreuses années maintenant, l’humanité a évoluée avec le numérique et la technologie qui l’accompagne. À un point tel que toutes les données de la Terre se sont muées pour créer une mer de données. De cet océan virtuel est né Aion, une intelligence artificielle qui observe les humains et se nourrit en permanence du savoir qu’ils dégagent.

Pourtant, tout n’est pas rose, puisqu’il semblerait que l’humanité soit promise à un destin funeste : une fin du monde. Aion souhaite éviter cela, puisque cela signerait également sa fin. Pour tenter d’endiguer le fléau qui vient et interagir avec les humains, il créer deux entités quasi-divines : Ringo et Figue.

Ces deux « esprits » se voient donc enfermés dans des corps humains, qui sont de leur point de vue « limités », mais indispensables pour évoluer dans le monde réel. Beaucoup de dialogues tournent donc autour de la constatation que, pour des entités ultra-évoluées comme elles, les humains sont quand même de bien frêles créatures, limitées dans leurs espaces et leurs dimensions. Ces tournures sont bourrées d’humour et fonctionnent plutôt bien.

Leur objectif est clair : pour éviter la fin du monde, un personnage précis (deux en réalité), doit absolument rester en vie. Manque de bol, à peine débarquées sur Terre, ledit personnage est retrouvé mort. C’est là que Ringo se découvre un talent spécial, celui de « hacker les âmes » pour les faire revenir à la vie (d’où le titre, tout est lié).

C’est donc avec ce bagage de départ que le scénario se lance. Disons-le tout de suite, nous sommes ici en terrain connu et les habitués des productions type SMT/Persona ne seront pas dépaysés. Ça parle d’apocalypse, de nouveau monde, sur fond de philosophie nihiliste. Attention, je ne dis pas que le scénario est mauvais, car il se suit de façon agréable et se laisse déguster. Toutefois, c’est un peu du vu et revu quand on connaît la recette.

Mécaniques

Un gameplay solide, mais…

Encore une fois, si vous connaissez la formule du studio, vous serez en terrain conquis (surtout pour les fans de Persona). En terme de mécaniques, le titre nous fait valdinguer entre aller-retour dans la ville de Tokyo, visite de plusieurs donjons et combat. Ce sont trois aspects qui se répètent en boucle, avec une augmentation de votre équipe et de vos moyens de combat au fil de votre progression.

Commençons par les combats. Ceux-ci se déroulent au tour-par-tour et vous permettent d’utiliser les pouvoirs de vos démons. Visualisez une sorte de Pokémon version démoniaque. Le jeu vous laisse la possibilité de discuter et de recruter différents démons (en cédant toujours à leurs caprices). Une fois recruté, un démon peut être équipé et vous accorder ses faveurs.

Il devient ainsi possible d’équiper vos personnages avec différents types de magies élémentaires ou de soutiens pour vous diversifier et palier toutes les éventualités. Lorsque vous avez tout appris de votre compagnon, vous pouvez le fusionner avec un autre démon pour en créer un encore plus puissant qui vous enseignera des talents tout aussi forts.

Il devient donc possible de créer une équipe variée, et faire la chasse aux démons pour découvrir de nouvelles compétences est un argument suffisant pour parcourir les donjons. Le seul regret que je puisse émettre est qu’à la différence des Persona, les démons ne se recrutent plus par combat, mais en discutant avec eux sur la map. En effet, vos démons, en plus de se battre, peuvent également explorer la carte (c’est vite dit) pour vous et dénicher objets et, du coup, autres démons. Il suffit juste de leur parler et de céder pour les recruter. C’est dommage car cela retire de la tension et un peu de sel sur les combats.

Pour le reste, les joutes sont basées sur les faiblesses de vos ennemis. Taper comme un bourrin au pifomètre n’est pas une stratégie viable. Cela vous fera perdre du temps et de l’énergie. En revanche, si vous prenez le temps de découvrir quelles sont les faiblesses des ennemis, alors vous pourrez faire davantage de dégâts et gagner un temps précieux.

Attaquer un ennemi avec de la foudre alors qu’il y est sensible le mettra à genoux et fera passer son tour. De plus, le démon auteur de l’attaque se mettra en « stand-by », en attendant la fin du tour de vos autres persos. Si vous parvenez à répéter l’opération (même avec d’autres démons), alors vous pourrez lancer une « mêlée générale » à la fin qui infligera de lourds dégâts.

Le système de combat se veut donc solide et prenant. Nous sommes là devant quelque chose de qualité. En revanche, c’est dans ses autres aspects que le jeu pêche.

En effet, celui-ci propose un level-design dans les donjons vraiment très faible et peu recherché. Il ne s’agit la plupart du temps que de successions de couloirs et de salles qui se rapproche quasiment d’un Persona 4 (l’aléatoire en moins). Sauf qu’entre temps, les donjons un chouia plus poussés de Persona 5 sont passés par là. Il devient donc délicat d’apprécier correctement des donjons aux thématiques et au level-design aussi pauvre que ceux-là.

Direction Artistique

Probablement l’un des plus gros points fort du jeu : sa direction artistique. Que cela concerne la bande-son, absolument géniale et dans l’esprit des œuvres du studio, que dans sa partie graphique, certes loin des standards actuels mais avec une identité et un caractère très fort (surtout dans l’apparence des personnages), le jeu est excellent et se pare d’un design de qualité.

Encore une fois, si se balader dans les quartiers de ce Tokyo futuriste est toujours plaisant, les visites des donjons sont souvent loin d’être aussi agréables, car il faut bien admettre que même une DA aussi sublime soit-elle ne peut pas tout.

Conclusion

C’est plutôt une bonne nouvelle de voir des titres comme Soul Hackers 2 investir de plus en plus l’occident, et rien que pour favoriser cela et convaincre Atlus d’en sortir toujours plus, je vous conseillerai de craquer. Bien entendu, il faut que l’environnement cyberpunk nippon vous séduise. Mais en soi, le plus important conseil que je puisse vous donner est que si Persona 5 vous avait déjà convaincu, vous pouvez clairement vous laisser tenter par cet opus qui en reprend pas mal de codes. Le système de combat à lui seul est toujours aussi fun et permissif. A contrario, les donjons plutôt pauvres et une certaine redondance dans la progression tirent malheureusement le titre vers le bas (un peu).

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

Ecrire un commentaire.