En 2007, le monde découvrait Crysis. À une époque où le FPS se tirait le bourre et maturait un boulversement intérieur, ce titre atypique venait un peu changer la donne et proposer un peu de sang frais. Quatorze ans plus tard, nous le retrouvons en version augmentée sur les consoles actuelles. De mon côté, c’est la version Nintendo Switch que j’ai pu tester (merci encore à Koch Media pour leur confiance, comme toujours). Que vaut donc Crysis Remastered ?


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Nintendo Switch offerte par l’éditeur !


Scénario

Encore un coup des nord-coréens !

Aimeriez-vous faire une balade sur une île déserte « pas si déserte que ça » ? Ah, cela tombe bien, car c’est précisément là que nous allons. Plus exactement, il se trouve que l’armée nord-coréenne ait déjà investie les lieux, et notre avatar, membre des forces spéciales américaines (groupe Raptor), a pour tâche avec son équipe de découvrir ce qui se trame sur cette île atypique. Vous vous en doutez, il va se passer bien des choses étranges, et la principale feature du jeu (à savoir votre nanocombinaison) ne sera pas de trop pour vous aider à survivre à cet enfer vert.

Alors oui, le scénario est plutôt simple et n’est qu’un prétexte pour crapahuter au travers des divers décors de l’île. Pour autant, la narration fait le job, surtout pour un jeu de 2007 (dans le sens ou, depuis, on connais bien ces codes scénaristiques qui étonnent forcément moins). De plus, les twists sont assez bien amenés et fréquents pour avoir une dynamique bien maîtrisée.

Il en ressort une aventure agréable à suivre qui, certes, est très prévisible à de nombreux abords, mais qui parvient à surprendre quelques autres fois. Mais de toute façon, il faut savoir que ce n’est pas du tout pour son historie qu’il faut se plonger dans Crysis, mais bien pour ses mécaniques de jeu qu’il propose au travers de la nanocombinaison du héros.

Mécaniques

Crysis vs. Predator !

Une des raisons qui a contribué au succès du jeu à l’époque, c’est bien sûr ses mécaniques qui apportaient pour l’époque une petite innovation (inspirées également du FPS Halo). En effet, ici, votre tenue pour octroie différents pouvoirs qu’il faudra exploiter au mieux pour espérer vous en sortir. Par exemple, il est possible de vous rendre complètement invisible ou de fortifier votre combinaison pour mieux encaisser les balles. Ces fonctionnalités très pratiques ne sont toutefois pas éternelles, puisqu’elles viendront puiser dans votre stock d’énergie.

Il faut donc veiller en permanence à deux éléments importants. D’abord vos munitions et ensuite votre niveau d’énergie. Pour survivre, c’est un juste milieu qu’il faut viser, puisque les ennemis ne vous feront pas de cadeaux. Le tout est véritablement là pour vous transformer en Predator. Car au final, c’est vous qui choisissez votre mode de jeu. Vous pouvez tout à fait la jouer discrétion et assassinat de sang-froid, où y aller « à la Rambo » et tout casser autour de vous.

Je ne vous cache pas que, pour ma part, je préfère la jouer discrète. L’île et sa jungle s’y prête bien et la sensation de liberté que l’on y ressent permet vraiment de s’y croire. Bien entendu, la zone est balisée et scriptée, mais elle est aussi suffisamment grande et avec assez de chemins annexes pour vraiment donner cette impression d’évoluer en monde ouvert.

Le tout autorise pas mal de manœuvres, car le jeu jouit d’une physique plutôt convaincante. Ainsi, vous pouvez très bien attirer un ennemi sous un arbre pour lui faire tomber sur le coin du nez, ou alors l’attirer près de l’eau pour émerger, tel un fantôme aquatique et l’entraîner avec vous dans les bas-fonds. En réalité, Crysis est un vaste terrain de jeu pour vos capacités plus qu’autre chose.

Et vous amuser avec vos atouts, il faudra le faire intelligemment, car les ennemis, retors, n’hésitent pas à prendre en compte l’environnement pour vous duper, vous contourner, vous piéger. J’ai d’ailleurs été surpris plus d’une fois de me laisser embusquer comme un bleu.

Direction Artistique

Crysis Remastered était déjà sublime à l’époque, et croyez bien qu’il le reste. Alors ici, c’est la version Nintendo Switch que j’ai pu tester. Je ne sais pas de quoi il retourne sur Playstation par exemple, mais le fait est que le principal atout de prendre le jeu sur Switch est, comme toujours, de pouvoir y jouer de façon mobile.

Nous retrouvons donc une direction artistique efficace et qui fait le job, mais ne vous attendez pas à des prouesses techniques de haute volée. Le « flou » propre aux jeux gourmands sur Switch se ressent, mais je vous rassure, cela ne gâche en rien le confort de jeu. Mieux, j’ai parfois été étonné de la beauté de certains passage… Même sur Switch ! En résumé, il y a bel et bien eu un travail de qualité quant à cette version et c’est agréable de voir un remaster de cette trempe ne pas céder aux sirènes de la facilitée.

Conclusion

Que dire concrètement de Crysis Remastered ? Disons qu’il y a deux mondes. Le premier sera probablement indigné de voir que cette vitrine technologique de l’époque est aujourd’hui quelque peut rabaissé sur la console de Nintendo. Le second y trouvera sans doute un FPS certes vieillot mais plutôt plaisant à jouer. Tout dépend d’où se situe votre ligne personnelle. Certes, on peut y voir les stigmates de l’ancienne ère vidéoludique, avec des codes vieillissants et des ficelles qui paraissent aujourd’hui désuètes. Pour moi : qu’importe ! Le plaisir de pouvoir jouer à un titre comme celui-ci sur Switch en nomade est présent. Surtout lorsque l’on voit que Crytek ne s’est pas ménagé et a fourni un travail de qualité sur une console qui peine à accueillir des gros blockbusters sans les diminuer graphiquement, la cause à une technique moins performante. Le fait est qu’avoir Crysis dans sa poche, c’est un régal, et une fois les vieux codes surpassés, on prend un réel plaisir à se la jouer Predator.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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