Connaissez-vous Reiner Knizia ? Rassurez-vous, je ne le connaissais pas non plus jusqu’à la découverte du jeu de plateau qui est à l’honneur aujourd’hui : My City ! Il se trouve que ce monsieur est à l’origine de nombreux jeux de société, et qu’il fait figure de grand nom dans ce domaine. C’est donc avec grande curiosité que j’ai expérimenté ce jeu de plateau qui fait une promesse : celle de proposer un jeu évolutif qui se construit au fil des parties, chapitres après chapitres. Verdict ?


Cette critique a été réalisée à partir d’un exemplaire offert par l’éditeur IELLO Games !

Âge : 10 ans et + – Durée de jeu : ~30 min. – Joueurs : 2 à 4 joueurs


Deux modes de jeu qui se complètent !

My City est un jeu de construction de ville. Cela signifie qu’au fil du jeu, vous devrez bâtir votre civilisation et tenter de marquer plus de points que les autres joueurs en fin de partie. La spécificité du titre tient au fait qu’il vous propose deux types de jeux biens distincts, et il est très important de les garder en tête :

  • Le mode « évolutif »

Le mode évolutif est l’un des points les plus curieux du jeu. Il embarque avec lui une multitude de points forts, mais qui sont contrebalancés par le fait que ce mode de jeu est : unique ! Le mot est juste, car le jeu l’est en effet dans les deux sens du terme. D’abord car les mécaniques évolutives sont originales, et ensuite car, unique, il l’est vraiment. Comprenez par là que vous ne pourrez plus rejouer au jeu une fois que vous avez terminé la campagne principale. Oui, oui. C’est spécial, mais cette proposition vaut tout de même le détour.

  • Le mode « éternité »

Puisque le mode évolutif est « fini » dans le sens où sa fin est définitive, le mode éternité prend le relais. C’est ce mode que vous utiliserez lorsque vous voudrez faire découvrir le jeu à vos amis ou simplement faire une partie pour vous détendre. Les mécaniques du mode éternité sont moins complexes que le mode évolutif, ce qui le rend plus accessible et plus rapide pour enchaîner les parties.

Ce sont donc deux modes de jeu bien différents, mais qui se complètent à merveille. Le mode évolutif (le mode « histoire » en quelque sorte), vous entraîne durant plusieurs chapitres en proposant sans cesse de nouvelles règles. Le mode éternité, une fois le scénario achevé, vous permet de prolonger le plaisir et de défier vos partenaires au fil de parties moins complexes, mais plus dynamiques.

Un concept original !

Vous vous en doutez, c’est le mode évolutif qui a attiré toute mon attention, et qui attirera probablement la vôtre. Le jeu vous propose plusieurs plateau à deux faces (une pour le mode évolutif unique et l’autre pour le mode éternité, répétable). Avec ces plateaux viennent huit enveloppes qui correspondent aux 24 épisodes du jeu (trois par enveloppe).

A chaque enveloppe, des nouvelles règles et, surtout, de nouveaux pions et autocollants. Oui, des autocollants ! En effet, vos planches de jeu, selon vos victoires ou défaites, se verront garnir d’autocollants placés par vous-même pour personnaliser votre cité. L’avantage, c’est que chacun possèdera sa propre planche et ses propres cases.

Chaque joueur possède des jetons qui représentent des bâtiments. Leurs formes divergent (verge) et c’est là tout le sel du titre. Il va falloir placer sur le plateau un maximum de ces pièces et essayant de les emboîter intelligemment entre elles. Votre objectif sera donc de construire votre cité en prenant en compte, en plus du reste, les différentes règles que l’on vous donnera. En fin de partie, on compte les points, on ajoute de nouveaux autocollants et/ou bâtiments, on nettoie la planche de jeu et on recommence.

Comme évoqué plus haut, chaque joueur démarre avec une vingtaine de bâtiments sous formes de pièces aux formes diverses (verse) et variées. Au milieu de la table se trouve un deck de cartes. Chacune d’elle correspond à un de vos bâtiment. Le principe est simple, vous dévoilez une carte à la vue de tous, et chaque joueur doit alors poser le bâtiment en question.

Il faut toutefois jouer avec des règles communes. Par exemple, une rivière traverse les plateaux de tous. Votre premier bâtiment doit toujours être construit en bord de rivière, et il est impossible d’enjamber celle-ci. En revanche, il est possible de la longer des deux côtés. Ensuite, on titre une autre carte, et on construit le nouvel édifice. Là encore, petit subtilité, chaque bâtiment doit obligatoirement être adjacent à une construction existante. Vous comprenez donc qu’il s’agit d’avancer petit à petit, mais de manière méthodique.

Au fur et à mesure de votre progression, des règles viendront s’ajouter concernant la couleur de vos édifices ou encore la taille des groupes qu’ils formeront (groupe de rouge, de bleu, de jaune, etc.). Puis viendra les églises, puis les puits, puis les mines d’or, puis… Bref, vous saisissez le principe : le jeu cherche continuellement à se renouveler.

Si une construction vous gêne, il est possible de la mettre de côté et de faire un pas de côté. Cela vous coûtera un point de score (vous commencez avec 10). Si vous ne pouvez plus passer parce qu’il vous est impossible de bâtir et que votre score est à zéro, alors c’est la fin de l’épisode pour vous, vous ne touchez plus à rien jusqu’à la fin. Toutefois, certaines pièces « pièges », comme les églises, sont impossible à passer. Il faut donc en permanence réfléchir aux pièces gênantes qui n’ont pas encore été piochées.

L’enjeu est donc de jongler efficacement entre le fait de passer ou non des pièces pour ne pas trop faire chuter son score. En même temps, il vous faut réfléchir à la manière d’agencer vos bâtiments pour les faire « comboter » et ainsi récolter un maximum de points bonus en fin de partie. Lorsque vous avez tirées toutes les cartes construction ou qu’aucun des joueurs ne peut plus rien faire, alors la partie est finie, et on compte les points. Bien sûr, le meilleur gagne. En mode éternité, vous ne gagnez que la gloire, mais en mode évolutif, vous gagnez (même les perdants) des autocollants pour améliorer votre plateau et/ou de nouveaux bâtiments.

Il est tout de même à noter que les perdants ont de meilleures récompenses, dans le but de les aider à ne pas prendre trop de retard sur les gagnants. De plus, le mode évolutif est long. Chaque chapitre se joue en environ une heure (3 épisodes, donc). Au final, le jeu se joue étalé sur plusieurs jours (j’ai mis une semaine pour ma part en jouant un peu tous les jours). Mais rassurez-vous, tout est conservé pour ne rien perdre de sa progression.

Conclusion

My City est un jeu de plateau très rafraichissant. Son mode évolutif est sûrement ce pourquoi vous craquerez pour lui, tant c’est plaisant et gratifiant de voir évoluer son plateau de jeu au fil des épisodes. Alors certes, il est fort dommage que ce mode soit littéralement unique, mais le fun qu’il procure est à la hauteur des attentes. Et puis, ce n’est pas plus mal, car sur la fin, les règles sont tellement nombreuses et se sont renouvelées tellement de fois qu’aller plus loin aurait été une erreur. Le mode évolutif sait donc s’arrêter au bon moment. De mon côté (et aussi des amis qui ont eu la gentillesse de m’aider à essayer le jeu), c’est un carton plein. Le mode éternité, moins ambitieux mais toujours efficace permet néanmoins de prolonger le plaisir. Les mécaniques sont simples, mais très intelligentes, ce qui rend le titre accessible (on passe vraiment un temps ridicule dans le feuillet de règles comparé à d’autres jeux plus lourd en contenu) et dynamique. Bref, c’est frais, c’est original, et on sent bien que le créateur, Reiner Knizia, n’est pas à son coup d’essai concernant la création de règles et leurs applications. Si vous voulez un peu d’innovation dans vos jeux de plateau : vous pouvez foncer !

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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