Paru initialement en 1999 au Japon (2000 aux USA) et malheureusement jamais dans nos contrées, Legend of Mana tente aujourd’hui de se trouver une place dans le cœur des joueurs Européens, qui n’ont découvert ce titre atypique que par le biais de l’émulation ou de l’import US. C’est un peu tard, mais il est enfin là, et en français, s’il vous plaît. L’occasion pour moi de vous raconter mon expérience avec cet opus oublié d’une franchise qui mérite que l’on s’y attarde !


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 4 offerte par l’éditeur !


Scénario

Legend of Mana : This is… Your Story !

Il est particulier de parler de « trame narrative » avec Legend of Mana. En effet, le jeu tente une mécanique assez particulière, puisque qu’il vous laisse décider de l’orientation à prendre durant l’aventure. Vous débutez le nez devant une carte du monde, et vous devez choisir une zone dans laquelle vous allez évoluer. Cette zone est vide de base, et c’est à vous qu’il revient de la remplir grâce à des reliques. Bien entendu, une mythologie se met en place, doucement, en parlant de l’Arbre Mana et de mystérieuses graines contenant de grands pouvoirs… Et vous vous en doutez, ce sera à vous de creuser le titre pour en savoir plus.

Une relique est égale à un lieu. Ainsi, lorsque vous posez une relique sur la carte, celle-ci se transforme en lieu. Cela peut être une ville, un donjon, un secret… Tout dépend de la relique en question. Et a fortiori, tout dépend de la quête que vous avez effectué pour obtenir ladite relique. Les quêtes, vous les trouvez en parlant avec les différents PNJ du jeu. Rien ne vous indique quels personnages ont une histoire à raconter, c’est donc à vous de fouiner, parler et explorer pour trouver un mandataire.

Comprenez bien que nous ne parlons pas ici d’un bête PNJ qui vous livrera une quête au hasard à faire, il s’agit d’un personnage souvent important, qui possède son histoire et sa quête personnelle propre. Lui venir en aide vous fera gagner des reliques, qui débloqueront des lieux qui feront avancer SON histoire à lui (ou elle). Parfois, els quêtes des autres PNJ s’entremêleront avec des lieux déjà visité.

C’est donc ainsi qu’il faut appréhender le jeu : celui-ci est découpé en plusieurs « épisodes » (qui sont en fait les quêtes annexes), et c’est à vous de choisir laquelle vous désirez suivre. Attention toutefois, car si j’ai l’air de vendre le bouzingue comme un « générateur » d’histoire, ce n’est pas vraiment le cas. On comprend très vite avec le recul que cette mécanique, bien qu’intéressante, est surtout là pour donner une impression de liberté, de choix. Il n’en est rien en vérité mais, pour autant, l’illusion fonctionne plutôt bien et certains changements plutôt sympathiques viennent appuyer ce principe. J’avais hâte, à chaque quête, de connaître le lieu suivant que j’allais débloquer. C’est assez grisant, mine de rien.

Pour le reste, la traduction française est plus que bienvenue, puisque nous pouvons désormais savourer cette narration particulière dans notre langue. Toutefois, ne vous attendez pas à quelque chose de transcendant non plus. Les dialogues restent la plupart du temps assez simplistes, d’époque, et nous avons ici à faire au strict minimum en matière d’adaptation. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant, c’est déjà bien de pouvoir y jouer en français

Mécaniques

Et tu tapes, tapes, tapes…

Legend of Mana se place dans la droite lignée des action-RPG de l’époque, mais surtout dans celle de sa propre licence. Une fois que vous aurez sélectionné votre arme de départ (parmi un choix assez étoffé qui influence vos compétences de départ et votre style), vous vous lancez dans l’aventure. Une touche pour attaquer, une pour lancer votre attaque spéciale, une esquive et un saut : il n’en faut pas plus vous démarrer. Avec le temps, vous débloquerez de nouveaux mouvements et attaques pour viendront garnir votre panel de compétences. Vous pouvez assigner à chacune des touches les fonctions de votre choix, ce qui autorise une certaine souplesse.

Pour le reste, les combats sont assez plaisant à jouer, mais il faut savoir qu’ils conservent la « raideur » de l’époque. Comprenez par là que si vous venez chercher un titre hyper fluide et des combos de malade : vous risquez d’être fortement déçus. Ici, les combos n’excèdent pas les 3 coups, et même si deux ou trois variantes sont possibles, nous ne sommes pas sur une grande technicité. Pour autant, il faudra savoir où se placer durant les jouets (notamment les Boss) pour éviter les assauts ennemis et ne pas subir des dégâts bêtement.

Une fois les donjons achevés, vous obtenez la plupart une relique déverrouillant un nouveau lieu, et il vous faudra améliorer vos armes, acheter de nouvelles armures et vous préparer comme il se doit avant d’affronter ce nouveau périple. Peut-être même qu’un nouveau personnage fera son apparition dans un endroit déjà exploré, avec une nouvelle quête en prime (et donc probablement une nouvelle relique).

Il faudra également composer avec les Esprits, de petites entités qui font un peu la pluie et le beau temps sur votre carte du monde. Ils sont en mesure de modifier légèrement les zones alentours et les monstres qui y résident, il convient donc de faire attention lorsque l’on place un nouveau lieu pour essayer de ne pas se mettre des bâtons dans les roues bêtement en terme de difficulté.

Legend of Mana ne cache donc pas sa boucle de gameplay principale. Mieux : il en fait même sa force. Nous avons toujours envie de compléter un donjon, savoir quel autre lieu nous allons débloquer, parfaire son héros et repartir à l’aventure. Nous aussi, nous bouclons, mais cela se fait avec entrain et efficacité. Sans cesse, nous recherchons de nouveaux personnages, nous étonnons d’en voir d’autres dans des lieux incongrus et nous questionnons sur le genre de Boss que nous allons affronter. Peut-être que cela en rebutera certains, mais pour ma part, c’est une mécanique qui a plus que fait mouche. Il y a là-dedans un « esprit années 90 » qui fonctionne très bien sur moi.

Direction Artistique

Alors on va commencer par le classico : le goût et les couleurs bla-bla-bla. Du coup, je vais parler uniquement pour moi. Personnellement, j’ai adoré la direction artistique de ce remaster (j’ai déjà fan de celle du titre original, donc cela a dû jouer). Le choix de laisser les personnages, le héros ainsi que les éléments d’interactions en pixels et d’affiner tout le reste est un choix que je comprends et approuve. Certes, il y a un décalage assez troublant, surtout au début, mais cela trouve tout son charme par la suite, et je pense que faire autrement aurait demandé une grande charge de travail pour peaufiner de nouveau le game-desin et les éléments d’interactions. En effet, si les objets utilisables sur la map sont de la même stature que le décor, alors il aurait été plus difficile de les distinguer sans rajouter des flèches, des boutons style « Appuyer sur A : Examiner », etc. C’est donc pour moi un choix évident.

Rajoutons que l’effet pixel rend les Boss toujours aussi majestueux, et montre encore aujourd’hui le talent des artistes et des salariés qui ont travaillés dur sur les animations.

L’OST et le sound-design ne sont pas en reste. Les musiques ont du punch, de la patate, et on rapproche parfois d’un Ys sur certains combats de Boss. Bref, c’est une orientation musicale qui va de pair avec le parti-prit graphique et qui nous transporte dans ce monde si particulier. Du tout bon pour ma part.

Conclusion

Legend of Mana est un remaster « à la Square Enix ». Il faut comprendre par-là que c’est très cool de pouvoir y reposer les mains, de l’avoir en français et que l’effet nostalgie est toujours présent. MAIS, nous avons toujours cette sensation d’avoir des remasters « trop léger » de la part de SE. Si vous n’avez jamais fait le jeu et que vous aimez les action-RPG des années 90-2000, vous pouvez tenter le coup, ne serait-ce que pour sa progression atypique et ses environnements enchanteurs. Si vous avez déjà joué au titre et que vous le connaissez par cœur, il n’y a pas réellement de raisons de recraquer pour ce jeu. Pour le reste, les qualités d’origines sont toujours présentes, et ça a évidemment été un régal pour moi de m’y replonger. Le système de combat n’a pas si mal vieilli que cela (mais a vieilli quand même) et la direction artistique fait très bien le boulot. Alors merci, Square, pour cette aventure avec un grand A, mais, par pitié, apprenez à vous montrer un peu plus généreux sur vos prochains remasters.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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