C’est avec une certaine joie que j’ai pu poser mes petites mimines sur Disgaea 6 : Defiance of Destiny (merci Koch Media, au passage). Humour toujours décalé, scénario déjanté et gameplay qui reste en terrain connu… Après un cinquième opus très correct quoique imparfait, voyons donc comment se débrouille le dernier-né de la licence et si vous devez craquer pour celui-ci.


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Nintendo Switch offerte par l’éditeur !

Edit du 16/07/2022 :

Une MàJ concernant le version Complete sur Playstation 5 est disponible sous la conclusion de cette critique !


Scénario

Bonjour, c’est pour une annihilation !

Le titre vous place au commande de Zed, un zombie pour le moins énervé, puisque celui-ci cherche à anéantir THE entité maléfique ultime, répondant au doux du nom du Death-Tructor Divin. Oui, le jeu de mot est clairement de qualité. Petit problème pour notre héros, puisque comme son nom l’indique, le Death-Tructor Divin est invincible, et repousse sans cesse les assauts de Zed, enchaînant les morts les unes après les autres.

Heureusement, c’est grâce à sa faculté de résurrection (nommée l’Ultra-Réincarnation) que notre avatar peut se relever, mort après mort, afin de retourner au combat, inlassablement. C’est dans le Sous-Monde que Zed va donc évoluer, forger des amitiés, se renforcer et devenir de plus en plus puissant dans l’optique de vaincre une fois pour toute cette menace divine. À noter que la réincarnation est inclus dans le gameplay, puisque ressusciter vous fait repartir de zéro, mais en conservant la puissance accumulée et certains éléments.

Que dire, donc du scénario de Disgaea 6 ? Concrètement, si vous connaissez déjà la licence, vous ne serez pas dépaysé. Les dialogues sont mordants, drôles, et l’humour fait souvent mouche. N’allez pas pour autant croire que le jeu n’est qu’une succession de blagues badines, car le scénario se veut aussi avec son intérêt, ses rebondissements propres et le tout se suit avec envie. Les personnages rencontrés sont pour la plupart savoureux et on prend plaisir à suivre cette aventure de Sous-Monde en Sous-Monde.

Pour le reste, il faut savoir que même si l’histoire tient très bien la route, ce n’est généralement pas pour cet aspect que l’on s’attaque à cette série, mais bel et bien pour ses mécaniques et les possibilités souvent folles qu’elles peuvent proposer. On se retrouve alors avec un « tout » qui s’allie très bien et reste totalement dans l’ADN de la saga. Précisons enfin que les dialogues sont traduits en Français, et ça… C’est bien !

Mécaniques

Vers l’infini, et au-delà !

Les connaisseurs le savent bien, les Disgaea sont souvent aussi barrés dans leurs humours que dans leurs mécaniques de gameplay. Comme dans n’importe quel jeu du genre qui se respecte, vous serez placé sur un terrain de jeu quadrillé, avec plusieurs unités. Comme tous les jeux du genre, vous pourrez vous déplacer, de cases en cases, et vos attaques répondront aux mêmes principes. Votre objectif sera d’abattre les ennemis qui vous barrent la route en faisant preuve de réflexion, de connaissance de vos unités et de vos compétences. Vous rencontrerez alors divers types d’adversaires, dont des unités géantes, qui sont attaquables sur plusieurs cases à la fois. Pratique, certes, mais elles sont également plus puissantes que des ennemis classiques.

Il va probablement y avoir des points qui peuvent faire tiquer les joueurs qui n’ont jamais poser les pattes sur un Disgaea. Je pense notamment au fait que, à l’inverse des Fire Emblem et autres Wargroove, ici, on choisit d’abord les actions de tout le monde, puis on termine son tour pour regarder la résolution de toutes les actions (comme un informaticien regarderait son code s’exécuter ligne par ligne). C’est tout bête, mais ça déstabilise un peu au début, pour devenir totalement naturel et addictif par la suite.

Il est donc crucial d’associer correctement vos personnages pour créer des combos démentiels. D’ailleurs, le titre encourage et favorise les joueurs qui comprendront bien le principe et créeront des chaînes de combos toujours plus longues. Le côté « Arcade » qui s’invite dans un Tactical : c’est un peu ça, Disgaea 6 !

Une fois les joutes achevées, vous obtiendrez de quoi faire évoluer votre troupes, apprendre de nouvelles compétences, créer de nouveaux héros et renforcer toujours plus votre équipement. Alors oui, l’évolution est un peu lente, et j’annonce tout de suite que si vous n’êtes pas amateur de « farm », vous risquez de trouver le tout très ennuyeux. Mais pour les autres, le gain de puissance, petit à petit, saura vous fournir la sérotonine si chère aux fous de statistiques déjantées.

Disgaea 6 : Defiance of Destiny reste dans la lignée de ses prédécesseurs en proposant, certes, du tactical-RPG tel que nous le connaissons, mais se permet de rajouter certaines fonctionnalités qui relancent régulièrement l’intérêt de jouer. Et jouer, croyez-moi, il faudra s’y adonner !

En effet, le titre va vous demander de farmer fréquemment, de viser l’amélioration de compétences et de monter de niveaux de façon toujours plus indécente. Oubliez les jeux qui vous affirment que votre héros a atteint son potentiel maximum au niveau 99, ici, vous pouvez exploser cette barrière et les statistiques qui vont avec de façon irréelle. Cela donne un sentiment de puissance très grisant, il faut bien l’avouer. Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus… Toujours plus, en somme !

Direction Artistique

Là, encore une fois, ce sixième opus ne s’éloigne pas des masses de ce qui a été fait par le passé. Alors oui, le communiqué de presse nous vend que le jeu utilise pour la première fois des modèles 3D pour les personnages, mais c’est tellement discret et tellement ancré dans les codes habituels de la saga que l’on ne fait pas vraiment attention à ce détail. Pour le reste, la direction artistique rend honneur à l’histoire et apporte de manière efficace une sacrée ambiance. Le jeu tourne bien sur Nintendo Switch, qui est la version critiquée ici, et j’ajoute même que le mode portable est une bénédiction pour ce genre de titre.

L’OST, en revanche, est en demi-teinte pour moi. Si certaines pistes sont accrocheuses et inspirées, il y en a d’autres qui datent un peu et qui entachent plus qu’elles ne servent. En soi, on passe outre (pour ma part), mais s’il y a un bon plus noir que les autres pour moi, ce sont les musiques. Toutefois, je reste lucide, ce n’est clairement pas cela qui me fera détester Disgaea 6 !

Conclusion

Disgaea 6 : Defiance of Destiny se place dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Nippon Ichi Software nous livre là un titre qui sait jouer de l’humour, du fun et du déjanté. Dans son scénario et ses dialogues, certes, mais également dans ses mécaniques de gameplay. Pouvoir exploser de cette manière les barrières de stats donne une sensation très enivrante de puissance, mais au détriment de plusieurs heures de farm. Si vous êtes allergique à ce type de mécanique, il y a fort à parier que vous détestiez. Passez donc votre chemin et tournez-vous plutôt vers un Fire Emblem, un Wargroove ou équivalent. Mais pour celles et ceux (les grands malades, en gros ^^), qui souhaitent enchaîner les combos, aller toujours plus haut, tester les limites du jeu dans le mode infini ou encore créer l’équipe indestructible : vous trouverez largement votre bonheur, je peux vous l’assurer. Le jeu se veut être un excellent T-RPG qui a toute sa place au sein d’une ludothèque.


Edit 16/07/2022 : Qu’apporte la version « Complete » ?

La version « Complete » n’apporte pas vraiment de nouveautés, si ce n’est quelques DLC pas vraiment folichons. Pas de grandes extensions ou de nouvelles aventures ici. Du coup, celle-ci se destine plutôt aux joueurs et joueuses qui n’ont jamais fait l’opus de base et qui souhaiterait en profiter tranquillement avec le confort des consoles actuelles.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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